Voyage en Italie du Sud
Notre circuit nous conduit du Vésuve, volcan dominant la baie de Naples, aux ruines de Pompéi, ville figée par l’éruption de 79. Le périple se poursuit dans les Pouilles, entre les trulli d’Alberobello, les falaises de Polignano a Mare et la cité blanche d’Ostuni. Trois étapes, trois visages contrastés de l’Italie du Sud, alliant histoire antique et patrimoine méditerranéen.

Le Regard du Vésuve sur Pompéi
Nous commençons l’ascension par un sentier de cendre et de scories volcaniques. La pente est raide et la terre est grise, instable sous nos pas. Au sommet, nous arrivons au bord du cratère.


La vue principale n’est pas celle de la baie, mais directement en contrebas, sur la plaine où se trouve Pompéi (photo ci-dessous). De là, nous voyons parfaitement la trajectoire que la nuée ardente a prise en l’an 79. La distance entre le sommet où nous sommes et la ville en contrebas semble ridiculement courte. Nous comprenons soudain pourquoi il n’y a pas eu d’échappatoire.

Ce n’est pas une histoire romancée, c’est un fait géographique. Le Vésuve n’est pas un décor. Il est la cause directe de la disparition de la ville. La couche de cendres qui a tout préservé est sortie de ce cratère même.

En redescendant, la poussière noire sur nos chaussures prend une autre dimension. Elle est le même matériau qui a enseveli Pompéi. L’ascension devient une prise de conscience concrète : nous marchons sur le site qui a généré la catastrophe.

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Sur les traces des Pompéiens

Quand le Vésuve est entré en éruption en 79 après J.-C., la ville de Pompéi a été ensevelie sous une épaisse couche de cendres et de pierres ponces ( jusqu’a un quart de la ville reste à exhumer)
Couches de pierre ponce visibles dans les fouilles
Cette épaisseur, parfois de plusieurs mètres, est la preuve tangible de la première phase de l’éruption. Ce n’était pas de la lave, mais une pluie de roches légères qui a enseveli la ville, bloquant les issues et piégeant ceux qui étaient restés.
Nous passons la porte d’entrée de la ville, massive et imposante.

Elle évoque une cité vivante et prospère, mais elle devint une souricière le 24 octobre 79.

À l’intérieur, la vie pompéienne se dévoile. Les rues, avec leurs profondes ornières creusées par les chars, racontent l’intensité du trafic.







Les passages surélevés pour piétons et les bloques de pierre permettant de traverser sans se mouiller les pieds témoignent d’un urbanisme raffiné.

Nous voyons les commerces, reconnaissables à leurs grands comptoirs en pierre avec les trous pour les amphores.

Ici, on vendait du vin, de l’huile, etc.
Le théâtre, admirablement conservé, nous montre leur quête de divertissement et de culture.





Montage en image du théatre, voire la comparaison avec la photo ci-dessus…
Plus impressionnant encore, l’amphithéâtre, l’un des plus anciens au monde, parle de leur passion pour les jeux et les spectacles violents.


Les thermes révèlent le raffinement de la vie sociale.

Avec leurs salles aux plafonds voûtés (froids, tièdes et chauds), leurs systèmes de chauffage par le sol (les hypocaustes) et leurs bassins, ils étaient des lieux de bain, de sport et d’affaires.


Les plafonds



En pénétrant à l’intérieur des maisons, nous sommes saisis par la beauté préservée. Les murs peints de couleurs vives (rouge pompéien, jaune, noir).











Les fresques représentent des scènes mythologiques, des paysages ou des natures mortes, montrent un goût prononcé pour l’art et la décoration. Les fresques ont été préservées grâce aux retombées volcaniques.




Parmi elles, les fresques de scènes érotiques, souvent situées dans les chambres, nous rappellent que leur rapport à la sexualité était bien plus direct et moins tabou que le nôtre. Elles faisaient partie du quotidien.



Au sol, les mosaïques racontent des histoires ou forment des motifs géométriques d’une finesse incroyable.









Les statues, qu’elles soient de bronze ou de marbre, peuplent les jardins et les atriums, incarnant dieux, héros ou notables de la ville.







Depuis février 2023, un ensemble résidentiel et commercial appartenant probablement à un Pompéien aisé est en cours de dégagement…





Puis vient le moment le plus poignant : la rencontre avec les corps en plâtre. Ces silhouettes figées dans l’agonie ne sont pas des restes humains, mais le moule de l’espace laissé par les corps dans la cendre durcie.

On y voit la position, les vêtements, l’expression de terreur. Ils donnent une dimension humaine et tragique à la catastrophe.





Les habitants qui n’ont pas pu fuir sont morts, et leurs corps se sont décomposés avec le temps, laissant dans les couches de cendre une cavité vide là où le corps se trouvait autrefois. Fiorelli, archéologue italien a eu l’idée d’y verser du plâtre liquide (ou plus tard, de la résine). Le plâtre pénètre dans la cavité et épouse parfaitement la forme du corps ou de l’objet disparu.
Enfin, au musée archéologique du site, la technologie moderne complète le récit avec un corps en résine.
La technique est différente : à partir des squelettes retrouvés, on reconstitue les postures et même les traits du visage avec un réalisme saisissant.
Ainsi, Pompéi n’est pas qu’un champ de ruines. C’est une ville arrêtée net, qui nous parle à travers l’épaisseur de ses cendres, l’ingéniosité de ses rues, la beauté de ses arts et le silence criant de ses moulages. Chaque pierre, chaque fresque, chaque corps est une page d’un livre ouvert sur la vie romaine.

Circuit dans les Pouilles : quatre villes, quatre visages

Bisceglie
Notre première étape est Bisceglie. Le port est fonctionnel, avec ses bateaux de pêche et son activité marchande.

Le centre historique montre une structure médiévale bien préservée : des rues étroites, des arcades et des églises romanes.
Le chateau
Castello Svevo di
La cathédrale
Cathédrale Di San Pietro Apostolo





Les ruelles du centre historique





L’atmosphère y est calme, moins touristique que dans d’autres sites.

Le dolmen
Non loin de Bisceglie, nous passons devant le Dolmen de la Chianca.
C’est un monument mégalithique préhistorique datant de l’age du bronze, entre 2300 et 1750 av.J.-C.

Le dolmen est une chambre funéraire construite avec des pierres verticales et des pierres horizontales, l’ensemble ressemblant à une table de pierre. Au Néolithique, on inhumait les défunts à l’intérieur.

Le plus parfait et le plus grand dolmen d’Italie avec une longueur de 3,85 m et une largeur de 2,40 m. La Hauteur de la chambre est de 1,80 m.
Polignano a Mare
À Polignano a Mare, le paysage change radicalement. La vieille ville est construite sur des falaises de calcaire qui surplombent la mer Adriatique.

L’aspect défensif du site est évident, notemment par sa porte d’entrée.
La porte d’entrée
Les points de vue sur la mer depuis les belvédères sont impressionnants, et l’architecture du centre reflète son histoire de place forte.



La cathédrale





Ces plafonds
Son orgue
Les ruelles du centre historique
Les ruelles sont agréables à traverser










Alberobello
Alberobello présente un cas unique d’architecture : les trulli.
Le quartier Monti
Ces habitations à la forme conique, construites en pierres sèches, sont concentrées dans le quartier Monti, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.





L’église San Antonio





Ce quartier est très beau, même s’il est très orienté tourisme.

Ostuni
Notre dernière visite est Ostuni. Perchée sur une colline, la ville est entièrement blanchie à la chaux, d’où son surnom de “cité blanche”.

Le dédale de ruelles en pente converge vers la cathédrale située au point culminant.
La cathédrale Santa Maria Assunta




Superbe rosace sculptée représente le Christ et les 12 apôtres.
L’arche Scoppa en face de la cathédrale
Les ruelles du centre historique






Chaque ville visitée a offert une facette distincte des Pouilles, allant des ports de l’Adriatique aux habitats traditionnels de l’arrière-pays, avec une constante : l’adaptation de l’architecture aux contraintes naturelles et historiques
Specialité de Ostuni. Le tette delle Monache, en traduction: les seins des religieuses
Le ferry à Brindisi
Le grand départ sur l’eau approche : nous montons à bord du ferry pour une belle traversée de 8 heures qui nous mènera des côtes italiennes jusqu’en Grèce, puis direction Athènes où un autre ferry nous attend pour une nuit en mer direction la Crète!
A suivre, nos aventures en Crète…
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