Notre découverte de la Gaspesie et de l’héritage francophone
Nous posons le pied dans cette péninsule sauvage où la nature déploie toute sa puissance, entre forêts, falaises et mer à perte de vue. Mais la Gaspésie, c’est aussi notre histoire commune : ici, le 24 juillet 1534, lors de son premier voyage en Amérique du Nord, le navigateur Jacques Cartier explore le golfe Saint Laurent et plante la premier croix française dans le village de Gaspé, marquant la prise de possession du territoire au nom du roi François 1er et les débuts de la colonisation.
Notre aventure dans le parc national de la Gaspésie
Nous voilà dans le parc national de la Gaspésie, ouvert en 1937. C’est un territoire sauvage où la nature règne en maître. Dès notre arrivée, nous sommes impressionnés par la richesse de la faune : des orignaux majestueux, des caribous emblématiques et des cerfs de Virginie peuplent ces paysages, et nous espérons ardemment les croiser lors de nos randonnées.
Une rencontre inoubliable sur le mont Ernest-Laforce
Notre première escapade nous mène au mont Ernest-Laforce.
5 kms, 200 m de dénivelé
Le sentier serpente à travers une forêt dense, et chaque pas nous rapproche un peu plus de cette nature préservée.
Sommet offrant une vue magnifique sur le mont Albert et sur la vallée de la rivière Sainte Anne
Soudain, un bruissement dans les buissons nous fait nous arrêter. Une immense femelle orignal, majestueuse (qu’on appelle “élan” en Europe) avec son petit caché derriére elle, émerge du feuillage !
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Nous l’observons quelques minutes en essayant de ne pas les déranger car pendant l’été elle doit constamment se nourrir d’herbe fraiche pour prendre des forces pour affronter l’hiver.
Présentation d’un panache perdu par un orignal
Cette rencontre magique nous permet d’échanger avec un guide du parc, sur les différences entre les trois cervidés du parc :
L’orignal (élan), solitaire et massif, avec ses bois plats caractéristiques (appellés aussi « panache »). C’est le plus grand cervidé du Canada avec une hauteur à l’épaule pouvant atteindre 1m90 m et un poids allant jusqu’a 600 kg pour les mâles.
Le caribou (renne en Europe), plus petit, vit en troupeaux. Il a des bois courbés en avant, une taille moyenne de 1,40 m à l’épaule et environ 200 kg.
Le cerf de Virginie, le plus petit des trois : 1 m à l’épaule et 120 kg avec des bois élancés.
Randonnée mouvementée vers le mont Xalibu
Randonnée au Mont Xalibu 14 kms, 450 de dénivelé
Dans l’après-midi, nous partons en direction du mont Xalibu en passant par le lac aux Américains.
Fabuleux cirque glaciaire du lac aux américains
La descente se révèle périlleuse : Manu se tord la cheville sur les rochers glissants. Heureusement, rien de grave, mais la marche devient plus prudente pour lui.
Manu se fait une entorse à la cheville et nous restons deux jours sans marcher . D’ailleurs, le mauvais temps pluvieux et froid nous y en empêche aussi.
sentier escarpé culminant au pierrier du Xalibu
Soirées enrichissantes
Après ces efforts, nous profitons de deux jours de repos bien mérités. Le parc organise des causeries en soirée :
Une fascinante introduction à l’astrologie où nous apprenons à reconnaître les constellations et une passionnante conférence sur la géologie des montagnes environnantes.
Extrêmement intéressant, avec une approche très ludique avec des quizz.
Nous tentons le mont Joseph-Fortin
Apres ce repos salutaire pour la cheville de Manu et le temps un peu meilleur, nous entamons cette nouvelle randonnée.
13 kms, 550 m de dénivelé
Le lac des américains vue de haut
Les paysages sont magnifiques, mais chaque descente est douloureuse pour Manu.
Chute Saint Anne
Nous repartons émerveillés par la beauté sauvage de ce parc national.
Notre escapade dans le parc national Forillon
Situé à l’extrémité de la péninsule Gaspésienne, ce parc est un joyau naturel où montagnes, falaises et mer se rencontrent.
Le site patrimonial de Grande-Grave
Nous débutons notre exploration du parc par la visite du site patrimonial de Grande-Grave, un lieu chargé d’histoire qui nous plonge dans la vie des pêcheurs du 19e siècle.
Les maisons restaurées et les expositions nous font voyager dans le temps. Manu et moi adorons!
le magasin du village dans les années 1900
Je vous partage un poême sarcastique d’un client pêcheur vers le gérant du magasin :
- Le livre de comptes de la compagnie
- Si l’aventure de pêche vous intéresse
- Passez donc avec adresse
- Voir le gérant de l’établissement
- Dans l’un de nos comptoirs du golfe Saint-Laurent
- Au magasin de la compagnie, Vous sera ouverte marge de crédit…
- Et avancé tout le nécessaire
- Pour faire la pêche et cultiver un brin la terre
- Quand sera connu l’prix de la morue en fin de saison
- Régler vos comptes au magasin sera votre seule obligation
- En poids de morue pour monnaie d’échange, comme de raison
- Chacun y trouvera son compte, selon la regle de la maison
- À coup sûr, vous ferez fortune!
- N’hésitez plus! Signez d’une croix, avec la plume…
- Mais gare à vous car tout pêcheur endetté…
- Sous la loi du dernier équipeur devra rembourser!
- Sachez que la pêche sera bonne, parole de gérant!
- Tant pour le pêcheur et sa famille que l’entreprise
- Et si ce n’est parfois que partie remise…
- Vous devrez alors renouveler la mise au prochain printemps.
- Cette fable a sa raison : la pêche demeure activité de saison!
- Vigilance oblige car facile pour le pêcheur peut être le crédit Et pour l’entreprise, facile moyen de profits…
- Pêchez mais prenez garde de ne pas mordre à l’hameçon!
Savez-vous que la Gaspésie a autrefois vibré au rythme des pêcheries de morue?
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Cette histoire captivante, qui a marqué toute cette province du Quebec, fera l’objet d’un prochain post dans les jours avenirs !
Le point zéro continental
L’après-midi, nous nous lançons dans une randonnée vers le cap Gaspé, surnommé « le bout du monde ».
Le sentier longe des falaises vertigineuses où les vagues s’écrasent avec fracas.
Arrivés au phare, le spectacle est à couper le souffle.
Nous poursuivons jusqu’au point 0 continental, marquant symboliquement la fin des terres. Poser le pied ici, face à l’infini, est une sensation étrange et grisante. Bientôt la fin de notre voyage dans les amériques…
C’est aussi sur ce cap de Gaspé que se termine l’Appalaches Trail de 3455 kilomètres. Je vous prépare aussi un petit post sur ce sentier mythique à travers les Appalaches dans les prochains jours.
À la découverte des castors
Aujourd’hui, nous optons pour une balade tranquille sur le sentier des castors. Ce parcours pédagogique nous révèle tous les secrets de ces ingénieurs de la nature : leurs barrages, leurs huttes et leur mode de vie fascinant. Les panneaux explicatifs et les traces laissées sur les arbres nous permettent d’imaginer leurs allées et venues nocturnes.
Même si son barrage est très stable grâce à plusieurs couches de rondins, de branchages, de boue et de vase, le castor l’inspecte et l’entretient de façon régulière. Toute brèche est rapidement détectée et réparée.
Le barrage
Une fois qu’il a empilé les matériaux de sa hutte - branches, boue, ramilles et écorces - le castor ronge l’intérieur de la pile afin de créer une plateforme au-dessus de l’eau qui restera au sec, une source d’air frais et deux tunnels d’entrée sous l’eau.
La hutte
Notre séjour dans le parc national Forillon a été un savant mélange d’histoire, de beaux paysages et de rencontres avec la nature. Un superbe coin de pays sauvage et préservé.
Secteur du rocher percé
rocher percé
l’île Bonaventure sous la brume
Parc national de Miguasha
Nous découvrons dans ce parc, accompagné d’un guide naturaliste, la falaise fossilifère avec ses strates rougeâtres racontant 380 millions d’histoire.
C’est ici que 16 000 spécimens de poissons, de plantes et d’invertébrés, témoins d’un autre âge, ont été découvert.
Plantes
En 2019, un garde du parc a découvert un fossile extraordinaire : Elpistostege watsoni, un poisson de 1,6 mètre parfaitement conservé, vieux de 380 millions d’années.
Ce spécimen est le premier au monde à révéler des nageoires précurseurs des pattes terrestres, marquant la transition entre poissons et nos anciens ancêtres à quatre membres…
Manu à la recherche de fossile…
falaise sédimentaire très friable
Manu a trouvé ce fossile et à prévenu un garde naturaliste en patrouille sur la plage…
Conclusion sur cette Gaspesie chaleureuse
Entre randonnées dans les montagnes et visites de petits ports de pêche, nous sentons ce mélange unique de traditions maritimes et de culture francophone. Les rencontres inoubliables avec les Gaspésiens, fiers héritiers de la Nouvelle-France, ont marqué nos coeurs à jamais.
Leurs sourires, leur fierté, leur porte grande ouverte…Ici, Bernard-Luc et grand merci à sa femme pour son délicieux sorbet
A suivre, un article sur l’Histoire de la pêcherie de la morue en Gaspésie…
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